À la vie, à la mort : Transcription du podcast Transfert du 14/12/2023

Une lumière dans la nuit : Transcription du podcast Transfert du 21/12/2023

Chaque année en décembre, c’est la même effervescence. Celle de la magie de Noël. À chaque famille, ses habitudes dont on ne connaît pas vraiment l’origine. Car qui se souvient vraiment de son tout premier Noël ? Son premier Noël, Hana, l’a fêtée en 1997 en Algérie. C’est la première fois qu’il y a eu de la magie de Noël. C’est la première fois qu’il y a eu de la magie de Noël.

Son premier Noël, Hana l’a fêtée en 1997 en Algérie. Le pays est alors en proie à un cycle de violence consécutif, à l’annulation des élections par le gouvernement, inquiet d’une victoire du front islamique du Salut. Ainsi, entre 1991 et 2001, le pays vit ce qu’on appelle la décennie noire ou la guerre civile algérienne.

Avec ses yeux d’enfant, Hana ne comprend pas vraiment ce qu’il se passe. Elle sent un danger, à la fois proche et lointain. Mais alors que les attentats et les massacres se multiplient, que les groupes islamiques armés et le gouvernement se livrent une guerre sans pitié, une lumière luit pour elle dans la nuit.

Vous écoutez Transfer, épisode 295, un témoignage recueilli par Auriane Guerithault.

« Je suis née en 1990 à Alger, comme tous les membres de ma famille, à part mon père. En 90, pour tous les Algériens, en tout cas une grande partie, c’est un peu le début des emmerdes. Alger, pour moi, je la connais avec une atmosphère assez chaotique dès le départ. Mes parents sont plutôt laïcs, libéraux, même s’il y a une grande divergence d’opinion politique. Mon père est est plutôt capitaliste, assez libéral, assez à l’américaine. La famille d’abord, avec les affaires. Ma mère, c’est plutôt le tiers-mondisme des années 70, une période qui l’a beaucoup marquée. En 90, les élections législatives ont failli porter un parti islamiste au pouvoir. Et l’arrêt des élections a signé le début d’une guerre civile qui a bouleversé la société. C’est le début du terrorisme au quotidien. Alger n’est pas épargné, même si c’est la capitale. Il y a le bruit des bombes assez quotidiennement. Comme je suis petite, je les entends sans me dire que c’est un danger réel pour moi ou pour ma famille. Parce que c’est assez quotidien. Au bout d’un moment, on normalise un peu le bruit des bombes. Je suis très petite. Mes sœurs et moi allons dormir chez ma grand-mère. Mes parents partent au Maroc pour les vacances. Le soir de leur voyage, le premier attentat qui atteint vraiment les civils fait exploser une partie de l’aéroport d’Alger dans la partie internationale. Ça fait paniquer mes tantes, ma grand-mère et mes sœurs. Je suis trop petite pour m’en rendre compte. Mes tantes imaginent déjà comment répartir les enfants. Qui va s’occuper des enfants ? Qui va s’occuper des filles ? Qui va s’occuper de leur éducation ? Et le travail de deuil commence quasiment. Alors que mes parents sont arrivés à Agadir. Comme il n’y a pas de téléphone, mes parents arrivent à l’hôtel d’Agadir. Ma mère monte dans la chambre d’hôtel. Mon père va au bar prendre un verre comme à son habitude. Le serveur dit : « Mais vous êtes arrivés ? » Et mon père comprend pas. « Mais oui, pourquoi ? On n’est pas les bienvenus ? » Et en fait, on leur dit : « Mais il y a eu un attentat à Alger ? » Et là, au même moment, ma mère apprend la nouvelle dans les infos. Elle descend au bar et lui monte. Ils se rencontrent et ils se rendent compte qu’il y a eu un énorme attentat à Alger. Et qu’en fait, l’avion a décollé au moment même où la bombe a explosé. Et c’est un choc pour eux parce que les terroristes ont l’habitude d’atteindre plutôt les policiers, les militaires. Ils commencent à atteindre aussi les instituteurs ou les fonctionnaires, mais les civils, ça c’est une première. Et en fait, c’est la première fois que ma famille est proche du danger à ce point. Socialement, on comprend que toute personne est susceptible d’être atteinte à un attentat ou à un meurtre, en fait. Toute la société civile est touchée. Dans notre famille, mon père est plutôt ouvert d’esprit, mais surtout il le dit. Il est connu dans le quartier que c’est un démocrate, que toute théocratie pour lui lui paraît insupportable. C’est un consommateur d’alcool. L’alcool a toujours été présent à la maison parce que mes parents sont plutôt fêtards. Ils aiment beaucoup recevoir, en particulier mon père. Il a un côté un peu mondain, finalement. Il aime les amis, il aime la musique, il aime la bonne chair, le bon vin, le bon verre et la joie de vivre. »

« Dans les quartiers urbains, les terroristes prennent l’habitude de couper l’électricité. Ça leur permet de rentrer dans les maisons et de commettre certains massacres. C’est une angoisse qui commence à prendre au fur et à mesure. Même si on est plutôt épargné, parce que mes parents souhaitent nous protéger, de toute angoisse, on ressent malgré tout à travers la réaction des parents quand l’électricité est soudainement coupée. Et je vois ma mère pleurer. Je vois en revanche une de mes sœurs pleurer aussi. Moi, je me moque de ma sœur parce que je considère que c’est une chochotte et je ne comprends pas pourquoi. Même si au fond de moi, en réalité, je suis au courant, je sais quel est le danger et je sais qu’on peut effectivement rentrer dans la maison et tous nous tuer, quelle que soit la raison. Au sein de la maison, en fait, on essaye de créer un cocon. Ma sœur, qui est de plus en plus séduite par la culture métal, la culture gothique, commence à construire un univers dans notre chambre qui est pourtant peinte entièrement en rose. Les posters sont remplis. C’est des posters de Michael Jackson. Et puis un jour, elle comprend que Michael Jackson, c’est pas assez rock’n’roll. Du coup, elle les enlève et les remplace par Metallica et encore c’est assez gentil. Elle les remplace encore par Slayer ou Sepultura ou Pantera, donc des groupes un peu plus trash. Et un jour, je rentre de l’école, je rentre dans la chambre, je pose mon cartable, je lève les yeux et je vois ma sœur avec un marqueur indélébile noir et elle s’en sert à ce moment-là pour dessiner des lettres gothiques. Et je lui dis, « mais maman va te tuer ? » Et elle me dit, « c’est pas grave ». Ma mère rentre, elle voit ma sœur et je ne me rappelle pas très bien de sa réaction. Je sais juste qu’elle finit par l’accepter et même à aimer cet univers. Cette culture commence à s’y imprégner, c’est aussi l’époque des paraboles. On voit beaucoup, beaucoup, beaucoup de films, que ce soit américains en particulier, mais aussi français ou autres. Cette ouverture au monde, elle est très présente parce qu’à l’extérieur, c’est quasiment impossible. Ce qui est bien dommage, c’est que dans notre famille, on aime beaucoup le cinéma, on regarde énormément de films et il est impossible à l’époque de partir dans une salle de cinéma parce que c’est très dangereux. Et qu’on peut aussi être victime d’un attentat. Parce que les attentats marquent partout une voiture piégée peut exploser à côté d’une école, à côté d’un arrêt de bus. Et c’est l’angoisse de ma mère quand elle va nous chercher à l’école. Et son angoisse à elle, ce n’est pas forcément de mourir, c’est de nous laisser seuls. Mais c’est quelque chose qui n’est pas au final si traumatisant parce qu’on l’a intégré et on le vit au quotidien. Et ce n’est pas grave. Dans ma tête d’ailleurs, je ne suis pas consciente que c’est une guerre, pas du tout. Je me dis que dans d’autres pays, c’est comme ça aussi. Même si nos parents nous protègent, il y a quand même des informations qui nous parviennent. Et les massacres nous touchent particulièrement. »

« Un jour, dans un salon de coiffure, je vois les journaux sur la table. Et j’entends les femmes parler d’un massacre qu’il y a eu la veille. Et je vois sur la couverture du journal qu’il y a eu un énorme, énorme massacre qui a provoqué des centaines de morts. Et là, on se dit que c’est quand même pas loin. Et des images nous parviennent. Des récits atroces avec des égorgements, des femmes éventrées ou des bébés jetés contre le mur. C’est très paradoxal parce qu’on se sent protégé. On a l’impression que c’est quelque chose qui ne pourrait pas nous atteindre parce que nos parents ont construit une forteresse, à la maison. Mais à l’intérieur, on se dit, ça peut effectivement nous arriver. Et en fait, il y a une certaine fatalité qui commence à s’instaurer. Et en fait, cette fatalité nous conduit aussi à se dire dans notre tête, « Si ça m’arrive, je préférerais me faire tuer par balle qu’être égorgé. » Quelques semaines avant Noël, mes parents décident de nous faire ce plaisir. Et de célébrer cette fête, qui nous paraît assez exotique. On voit cette fête dans les films américains. Ça nous amuse de les voir décorer un sapin, faire un grand repas. Tout est bon prétexte pour fêter la vie. Mes parents décident de célébrer Noël. Avec tous les clichés possibles. Donc le sapin, la déco, la musique. Alors cependant, il y a tout un stratagème. La célébration de Noël est quand même assez dangereux dans ce climat. On va dire que la mission la plus importante, ou je dirais la plus risquée, c’est le fameux sapin. Un contact de mon père lui dit qu’il y aurait une possibilité d’en trouver un. Et c’est le cas. Donc il trouve un sapin, il l’emmène quelques jours avant Noël. Il le met dans le coffre d’une voiture, discrètement, devant la boutique de ma mère. Et il l’enroule d’un tapis. Et il le met dans le local de ma mère. Le soir, il le remet dans la voiture pour le mettre devant la maison. Il gare la voiture devant l’immeuble. Ils attendent vraiment le couvre-feu pour le faire monter afin qu’aucun voisin ne puisse voir le fameux sapin. Donc mes parents décident de descendre à ce moment-là en se disant « Bon allez, c’est pas grave, on est juste en face de l’immeuble, de la porte de l’immeuble, on fait monter le sapin sur la pointe des pieds ». On le fait rentrer dans la maison. On le déroule et c’est la joie. C’est vraiment la joie parce que c’est un moment exceptionnel et exotique. On a un sapin à la maison. On peut décorer et faire en sorte de fêter Noël. Mes parents, ce qui est très amusant, c’est qu’ils trouvent assez facilement les décorations, les boules, les guirlandes, mais c’est d’un kitschissime assez phénoménal parce que vraiment le salon brille de mille feux. Les boules avec des perles entourées de velours, enfin c’est pas du tout dans la sobriété. Ce qui pousse mes parents à donner quelques jours de congés à la femme de ménage parce qu’on ne sait jamais. Donc on est un peu suspicieux, on ne peut faire confiance à personne. Pas forcément à elle d’ailleurs, elle peut juste le dire à sa voisine, à une amie et peut-être que cette amie a des contacts qu’il ne faut pas et du coup révéler l’information et on peut se retrouver six pieds sous terre. On invite juste quelques amis extrêmement proches dont nos voisins de paliers avec qui on est très liés. Les portes sont toujours ouvertes, je vais toujours jouer avec leur fils après l’école. Quelques jours avant c’est aussi l’anniversaire de nos voisins. Du coup on peut avoir le prétexte de dire c’est juste son anniversaire donc tout va bien, on ne commet aucun blasphème. Moi je suis contente parce que je joue un peu à l’américaine encore, et je porte une robe de velours rouge avec des couettes. On a des jouets, une montagne de cadeaux, mais c’est des jouets en revanche qui sont assez genrés parce qu’on n’est quand même que des filles. Du coup c’est quand même pas mal de Barbie. Alors Barbie dans tous les coins, Barbie rose, Barbie blonde, Barbie fait la vaisselle, Barbie fait la cuisine, Barbie fait sa lessive, Barbie dans l’avion, Barbie dans l’espace. Et là on sent que nos parents veulent vraiment nous faire plaisir. Ce n’est pas du tout une fête pour les adultes, c’est vraiment une fête pour les enfants. Alors mon père est extrêmement joyeux, ma mère est très contente de nous voir heureux, mais plutôt heureuse parce qu’il y a aussi d’autres enfants, les autres enfants sont aussi gâtés. La musique, le verre de scotch à la table, le rire, c’est quand même un moment extrêmement joyeux. C’est vraiment très cliché, c’est une fête dans tous les clichés possibles. »

« Après l’euphorie de la fête, on est très contents, on n’a pas de problème. Le voisinage semble calme. On range la décoration et on se dit « mais qu’est-ce qu’on va faire de ce sapin du coup ? Le faire monter d’accord, mais est-ce qu’on le fait encore à la Cléopâtre dans le tapis ? » Bon, on se dit, il y a peut-être une autre solution. Un peu comme dans les récits, dans les faits divers, un peu atroces, on le découpe en morceaux et on l’éparpille complètement dans les sacs poubelles. On le descend petit à petit, mais en faisant extrêmement attention à ce qu’aucune branche ne dépasse, on va dire, du sac poubelle. On le jette discrètement avec un sentiment à la fois de rire, même si on est un peu angoissé parce qu’on se dit tout peut être possible, finalement, on peut ouvrir la benne, on voit des branches de sapin et surtout il est quand même assez immense. »

« L’épisode de Noël ouvre une autre époque où on sent toujours une tension quand même socialement. J’entends mes parents décider d’un potentiel départ. On ne sait pas où, ils considèrent que ce n’est plus vivable, que d’autres problématiques pourraient aussi nous perturber. Ils décident de partir du jour au lendemain quasiment. Et un jour, mes parents nous disent, « c’est décidé, on part en France », pour l’instant dans l’option de partir ensuite au Canada. On part en laissant une grande partie de nos affaires derrière nous et on s’installe en France. La première année, elle est plutôt amusante de mon côté puisque c’est une nouvelle aventure, une nouvelle école, une école d’ailleurs catholique, d’ailleurs c’est très amusant de passer des sciences islamiques au catéchisme. Ça me paraît vraiment drôle. Et je me rends compte que je ne reverrai plus jamais ma maison et je sens que c’est un énorme gouffre qui s’ouvre en moi parce que je me dis, mes amis, je n’ai pas dit au revoir à mes amis. « Et mes cousines, je ne vais plus les voir tous les week-ends. Et ma sœur va de plus en plus mal d’ailleurs, elle supplie presque ma mère et mes parents plutôt d’aller vivre chez ma grand-mère, de rentrer à Alger. Pour mes parents et surtout mon père, c’est très très difficile. Ils ne supportent pas l’exil, ils montent une affaire, mais il sait très bien qu’il n’est plus dans son environnement. Il a quitté ses parents, sa mère, sa famille, son environnement, ses amis. Alger est une ville particulière parce qu’on a un grand attache pour les quartiers. Quand on appartient à un quartier, on appartient à une communauté et il a cette impression qu’il a quitté sa communauté. Pendant des années, il a vécu dans le même quartier et maintenant, c’est un nouveau quartier, c’est un nouveau pays et il a l’impression de ne pas avoir de repère. Et c’est le cas pour moi aussi et pour nous tous. Quelques années plus tard, mon père lâche prise et il décède d’ailleurs très peu de temps après. C’est une période compliquée autour du décès de mon père, mais je sais qu’Alger, c’est toujours en moi, c’est toujours une partie de ma vie. Ce n’est pas par patriotisme parce que ce n’est pas quelque chose qui me touche particulièrement, mais c’est la ville qui m’habite beaucoup, c’est sa lumière qui me manque beaucoup et notamment les gens. Il y a une ambiance qui est différente, c’est l’appartenance à un environnement, à une communauté, c’est très collectif par rapport aux villes du nord. Et j’ai un besoin très vite au fil de mon adolescence d’y retourner, mais assez régulièrement. J’y suis toujours retournée. À partir de l’âge adulte, je me dis que je ne veux pas juste partir pour les vacances, pour le plaisir. Alger fait partie de moi et elle fait partie de ma vie. Et c’est quelque chose qui me rattache aussi à mon père. C’est à partir de mes 25 ans où j’y vais, très régulièrement, pendant des mois. Et c’est le cas aussi de ma sœur aînée qui retournait, qui a pris la première occasion pour reconstruire sa vie là-bas. Et elle a fondé sa famille, elle y habite et elle ne veut pour rien au monde quitter cette ville. D’un côté, je suis obligée d’avoir ma vie à Paris pour mon travail et pour mes études, mais Alger, c’est impossible de couper. Du coup, je considère que ce n’est pas du tout une ville où j’y vais pour les vacances, mais il y a une sorte de revanche un peu en moi, surtout vis-à-vis de mes parents ou de mon père, ou de me dire « non, je ne veux pas qu’on nous pousse vers l’extérieur, on fait partie d’elle ». J’ai fini par construire une partie de ma vie là-bas. »

« 2019 a été une année importante. Parce qu’après la guerre, dans les années 2000, on sent malgré tout que dans la société, il y a beaucoup de colère, et surtout ils sont en colère entre eux. Mais au fil du temps, et particulièrement en 2019, il y a beaucoup plus de paix, mais entre nous, c’est-à-dire que les gens se sont réconciliés, et je le sens aujourd’hui. Bien sûr, Alger, ce n’est pas tout le pays, ce n’est pas toute la société, ce n’est pas 44 millions d’habitants, et je suis bien consciente que c’est une ville qui est juste elle-même, et on s’accepte. Malgré les différences, mais alors opposées de mentalité, ça reste une ville conservatrice, une société conservatrice, mais j’ai l’impression qu’on finit par s’accepter finalement. En 2021, mon neveu est né au mois de décembre. On fait les courses avec ma sœur, et surtout les fameux cadeaux d’anniversaire. On remplit nos sacs, et il est vrai que les cadeaux sont enveloppés avec un papier cadeau qui font référence à Noël finalement, avec les petits sapins, les petites guirlandes, ou les petites boules. On va à une supérette pour faire des courses avec ma sœur, on dépose les fameux sacs devant, chez le gérant, et il nous fait un grand sourire, et il nous dit « Ah, mais ça sent le 24 ça ! ». Mais alors à une même réflexion, soudain, avec ma sœur, on se dit, il y a 20 ans, on n’aurait jamais entendu ce type de propos, parce que Noël c’était un blasphème, et on sent que ça a complètement changé, qu’aujourd’hui Noël s’est rentré dans les mœurs, et que c’est complètement normal. Et c’est vrai que ça me rappelle aussi quand on décore, on fait toujours Noël aujourd’hui, et quand on décore le sapin chez ma sœur, à Alger, le sapin est posé à côté d’une fenêtre, je me rends compte que je tire le rideau, parce que je n’ai pas envie de le montrer à l’extérieur, par réflexe, par peur, alors que je sais que on ne peut rien nous arriver maintenant, mais c’est un réflexe que j’ai à ce moment-là. Et quand j’entends le commentaire du papier cadeau, des sacs, et je me dis, mais non, tu n’as plus aujourd’hui à te préoccuper, tu peux vivre ta vie, et tu peux fêter Noël si tu en as envie, ou faire autre chose, et je peux laisser le rideau ouvert, parce que maintenant on ne risque rien dehors. Noël, ça fait référence à mon père, et surtout à mes parents qui ont eu la détermination de le fêter malgré la contrainte, et chaque année, je veux fêter Noël, et du coup, je mobilise toute ma famille en disant, « du coup maintenant, on fait quoi pour Noël ? » Et il y a des années où ma famille ne veut pas, elle me dit, mais c’est bon, allez, on a la flemme, c’est bon, on va juste faire un rôti, non, et moi je dis non, c’est hors de question, Noël c’est pour moi une fête familiale importante, c’est l’incontournable de l’année, enfin, parmi les incontournables, pas seulement ça, mais l’incontournable du mois de décembre, et il est hors de question de ne pas fêter Noël, et ne serait-ce que, voilà, jusqu’à vraiment saoulé ma famille pour le faire, et mobiliser vraiment toute l’organisation, je suis toujours contente parce que je me dis, c’est l’occasion de ressortir les décorations qui sont finalement restées dans le placard, et on les ressort à chaque fois, et on les montre à mon neveu, on lui dit, « tu sais, ça, c’était notre premier Noël », et maintenant, on le décore avec lui, et ça l’amuse de voir ses perles vraiment avec du velours, et il l’accroche au sapin, donc c’est aujourd’hui une fête familiale, plus que civilisationnelle, et ça nous fait toujours plaisir. »

Transfert est produit et réalisé par Slate Podcasts.

Direction éditoriale: Christophe Carron
Direction de la production: Sarah Koskievic
Direction artistique et habillage musical: Benjamin Saeptem Hours
Production éditoriale: Sarah Koskievic et Benjamin Saeptem Hours
Chargée de pré-production: Astrid Verdun
Prise de son: Johanna Lalonde
Montage et habillage musical: Victor Benhamou
Musique: «Calm, Let Us Adore Him» – Casimir Stanley Giedroyc Bowyer et Louise Carmen Spencer

L’introduction a été écrite par Sarah Koskievic et Benjamin Saeptem Hours. Elle est lue par Aurélie Rodrigues.

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